Lea Hurni
Au travers des murs je voyage
Je sillonne sur ton enveloppe endormie
Sur les chatons du saule, sur l’épine au vent
Sous tes aspects infinis
Vagabondage, paupières closes,
Parmi les murmures grondants des miens,
Je te sens encore ; hardiesse fébrile.
Nature, oscillation de désirs controversés
Pour certain tu n’es qu’inerte,
Limitée d’instincts orgueilleux
Pour l’autre, l’halluciné
Tu es, infinie, vie, désir
Mais, peu à peu tes secrets s’envolent
Le bipède t’enchaine dans sa course
Individualiste qu’il est.
La culture déserte la fragilité
L’ennui devient son pareil, elle est ;
Ce rejet des mots précieux
Des mots soupçonnés, mais sensibles
Equilibre d’amertume et d’euphorie
Equilibre de vie ;
Cette fureur en Moi
Ne l’endors pas, je t’en prie
Ne l’endors pas.